L'ex-PDG de Corse-Matin condamné en appel pour abus de biens sociaux
L'ex-PDG de Corse-Matin et entrepreneur immobilier, Antony Perrino, a été condamné mercredi à 15.000 euros d'amende par la Cour d'appel de Bastia pour "abus de biens sociaux" en lien avec un membre présumé de la bande criminelle du "Petit bar".
La cour a confirmé le jugement du tribunal correctionnel d'Ajaccio du 25 juin 2019 pour l'ensemble des prévenus.
M. Perrino avait alors été condamné à la même amende pour avoir loué un appartement à Ajaccio à Pascal Porri, membre présumé de la bande du "Petit Bar", et à sa femme Valérie Mouren, "très largement en dessous des prix du marché", selon les mots du procureur de la République Eric Bouillard.
Cet appartement de 163 m2 avec 70 m2 de terrasse en dernier étage avec vue sur mer, dans un immeuble neuf de standing avait été loué à Mme Mouren 1.500 euros par mois par une société de commerce immobilier gérée par Antony Perrino. Une exonération de trois mois de loyer leur avait également été consentie.
Les mêmes peines qu'au premier procès ont également été prononcées à l'encontre de Mme Mouren, condamnée en première instance à six mois de prison avec sursis pour recel d'abus de biens sociaux et blanchiment de fraude fiscale, et Pascal Porri, condamné à 16 mois de prison ferme pour les mêmes chefs que son épouse.
La cour d'appel s'était aussi penchée sur des achats en liquide - 13.000 euros - du couple Porri-Mouren qui s'était déclaré sans ressources propres. De l'argent liquide qui, selon le couple, provenait de cadeaux d'amis ou de proches, attestations à l'appui.
Les trois prévenus ont contesté les faits reprochés. Me Jean-Sébastien de Casalta, conseil de Valérie Mouren, a indiqué à l'AFP qu'il entendait se pourvoir en cassation.
M. Porri était le seul à comparaître détenu à la suite de son placement en détention provisoire en septembre dernier après une année de fuite.
Il avait échappé à la police en septembre 2020 mais avait été rattrapé et mis en examen en septembre 2021 dans deux enquêtes: l'une concernant la tentative d'assassinat de Guy Orsoni en septembre 2018 à Ajaccio et la seconde portant sur les activités financières présumées occultes de la bande criminelle du "Petit Bar". M. Perrino et Mme Mouren sont également mis en examen dans la seconde enquête.
L.Apte--BD