Ouïghours: la Chine fustige la "coercition" américaine après de nouvelles sanctions / Photo: Pedro PARDO - AFP/Archives
La Chine a dénoncé mardi la "coercition économique" et "l'intimidation" des Etats-Unis, qui ont imposé de nouvelles sanctions à des entreprises chinoises accusées de profiter d'un supposé "travail forcé" de membres de la minorité ouïghoure.
Les Ouïghours, musulmans, constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), région longtemps frappée par des attentats sanglants attribués par les autorités à des islamistes et des séparatistes.
Au nom de l'antiterrorisme, la Chine a lancé une vaste campagne sécuritaire dans ce territoire. Selon des affirmations d'ONG et d'études occidentales, que l'AFP n'est pas en mesure de vérifier, des Ouïghours seraient victimes de travail forcé.
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi avoir élargi à une trentaine de nouvelles entreprises chinoises leur liste noire interdisant l'importation de produits provenant du Xinjiang ou soupçonnés d'avoir été fabriqués grâce au travail forcé de Ouïghours.
"Cette approche américaine n'a aucun fondement. Il s'agit d'intimidation faite au nom des 'droits humains' et constitue un cas typique de coercition économique", a déploré mardi soir dans un communiqué un porte-parole du ministère chinois du Commerce.
"La Chine condamne ces agissements avec véhémence", a-t-il souligné.
Ce nouvel ajout à la liste noire porte à 107 le nombre d'entreprises désormais interdites d'exporter vers les Etats-Unis, selon le département américain de la Sécurité intérieure.
Une loi votée par le Congrès américain en décembre 2021 interdit toute importation de produits provenant du Xinjiang, à moins que les entreprises de la région puissent prouver que leur production n'intègre pas de travail forcé.
"La Chine est fermement opposée à tout travail forcé et il n'existe aucun +travail forcé+ au Xinjiang", a affirmé mardi le porte-parole du ministère chinois du Commerce.
"La Chine prendra les mesures nécessaires pour préserver, avec détermination, les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises", a-t-il assuré.
Pékin est accusé d'avoir interné plus d'un million de Ouïghours et d'autres minorités musulmanes au Xinjiang.
C.Jaggi--BD