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Bombay Durpun - En Syrie, les rebelles nomment un de leurs chefs pour diriger la transition
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Les rebelles islamistes syriens ont annoncé mardi la nomination d'un de leurs responsables, Mohammad al-Bachir, pour diriger le gouvernement transitoire, deux jours après avoir renversé le pouvoir de Bachar al-Assad lors d'une offensive spectaculaire.
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Pendant ce temps, à Damas où les rebelles sont entrés dimanche après la fuite de M. Assad, la vie reprend son cours avec la réouverture des commerces. Mais pour beaucoup de Syriens, la priorité reste la quête de proches disparus happés par des décennies de féroce répression.
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a exhorté tous les pays à soutenir un processus politique "inclusif" en Syrie, ajoutant que les Etats-Unis "reconnaîtront et soutiendront pleinement le futur gouvernement syrien issu de ce processus".
Avant la nomination de M. Bachir, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a indiqué que le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), à la tête de la coalition rebelle, "et les autres groupes armés ont envoyé un message positif au peuple syrien". "Le test le plus important" sera la mise en oeuvre de la transition, a-t-il dit.
M. Pedersen a dit être contact avec HTS (ex-branche syrienne d'Al-Qaïda) qui affirme avoir rompu avec le jihadisme, sans réellement convaincre les pays occidentaux, dont les Etats-Unis, qui le classent terroriste.
"Le commandement général nous a confié la tâche de diriger le gouvernement transitoire jusqu'au 1er mars", a indiqué un communiqué de M. Bachir, relayé par la télévision qui l'a présenté comme "le nouveau Premier ministre".
Lundi, le chef de HTS, Abou Mohammad al-Jolani s'est entretenu à Damas avec l'ex-Premier ministre Mohammed al-Jalali de la "transition", à laquelle le Parlement et le parti Baas du président déchu ont apporté leur soutien.
Né en 1983 dans la province d'Idleb (nord-ouest) et diplômé en génie électrique et droit islamique et civil selon sa biographie, M. Bachir a travaillé pour la compagnie nationale de gaz avant de diriger l'administration rebelle à Idleb ces dernières années.
Le Qatar a annoncé avoir établi un "premier canal de communication avec HTS", qui a dirigé l'offensive rebelle éclair lancée le 27 novembre à partir d'Idleb, bastion de HTS, contre le pouvoir.
- Opérations israéliennes -
Après des raids intenses en Syrie et des mouvements de troupes du voisin israélien intervenues depuis la chute de M. Assad, l'ONU a appelé Israël à y mettre fin.
Mais mardi, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a dit avoir ordonné à l'armée d'établir "une zone exempte d'armes et de menaces terroristes dans le sud de la Syrie, sans présence permanente". Il n'a pas précisé où exactement cette zone serait créée mais ajouté que le but était d'"empêcher que le terrorisme ne s'organise en Syrie".
Il a aussi confirmé une "opération de grande envergure" contre la flotte syrienne, alors qu'Israël a annoncé avoir détruit des dépôts d'"armes chimiques" en Syrie pour éviter leur prise par les insurgés.
La Turquie, qui soutient en Syrie des groupes armés rebelles, a pointé une "mentalité d'occupation" d'Israël.
- Fin des fouilles à Saydnaya -
Depuis le début du conflit en Syrie déclenché par la répression de manifestations prodémocratie en 2011, plus de 100.000 personnes ont péri dans les prisons syriennes, estimait en 2022 l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Près de Damas, devant la sinistre prison de Saydnaya, les secouristes des Casques blancs ont dit avoir terminé leurs recherches "sans avoir trouvé de lieux secrets".
Des milliers de personnes s'étaient massées autour de la prison depuis sa libération dimanche par les rebelles, dans l'espoir de retrouver des proches disparus.
A la recherche de son fils, arrêté en 2013, Khouloud Amini, 53 ans, s'y est rendue en vain. Mais elle dit poursuivre sa quête.
Sleimane Kahwaji, un secouriste, est revenu à Saydnaya où il a été détenu "55 jours sous terre" en 2014 dans un cachot surpeuplé. Il dit avoir vu mourir deux compagnons d'infortune.
M. Jolani - Ahmed al-Chareh de son vrai nom - a promis de désigner, poursuivre et châtier les auteurs d'exactions et de demander leur remise aux pays "où ils se sont enfuis".
Selon des médias libanais, d'anciens dignitaires syriens se sont réfugiés à Beyrouth sous la protection du Hezbollah, un allié de M. Assad qui a fui en Russie selon les agences russes.
M. Jolani a précisé avoir "accordé l'amnistie" au personnel subalterne de l'armée et des forces de sécurité.
- "La peur a disparu" -
Mardi, l'OSDH a indiqué que 55 soldats syriens qui avaient pris la fuite pendant l'offensive des rebelles ont été exécutés par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le désert du centre du pays.
Les commerces d'alimentation, marchés et pharmacies ont rouvert leurs portes à Damas, de nouveau sillonnée par voitures et piétons.
"La vie continue", se réjouit Lina al-Istaz, une fonctionnaire de 57 ans, pour qui depuis dimanche, "la peur a disparu".
Au moins 910 personnes, dont 138 civils, ont été tuées durant l'offensive rebelle éclair lancée le 27 novembre, selon l'OSDH, et "entre 800.000 à un million" de personnes déplacées, selon l'ONU.