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Bombay Durpun - Kenya: la Cour suprême confirme l'élection de William Ruto à la présidence
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La Cour suprême du Kenya a confirmé lundi l'élection de William Ruto à la présidence, rejetant les recours déposés par Raila Odinga, figure historique de la politique kényane qui avait dénoncé des fraudes.
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"C'est une décision unanime. Les recours sont par la présente rejetés", a déclaré la présidente de la Cour suprême Martha Koome, après avoir détaillé les motivations de la décision.
La plus haute juridiction a confirmé les résultats annoncés le 15 août par la commission électorale indépendante (IEBC), qui avait déclaré le vice-président sortant William Ruto vainqueur d'un des scrutins les plus serrés de l'histoire du Kenya, avec environ 233.000 voix d'avance (50,49% contre 48,85%) sur Raila Odinga. Ce dernier avait reçu le soutien du président sortant Uhuru Kenyatta et de son puissant parti Jubilee.
M. Odinga avait crié à la fraude et saisi la Cour suprême, affirmant avoir "suffisamment de preuves" de sa victoire. Il avait fait de cette bataille judiciaire "un combat pour la démocratie et la bonne gouvernance" face aux "cartels de la corruption".
"Les irrégularités signalées n'étaient pas d'une ampleur suffisante pour affecter les résultats définitifs de l'élection présidentielle", a déclaré Martha Koome.
Le camp Odinga affirmait notamment que les serveurs de la commission électorale avaient été piratés pour y introduire des formulaires de résultats falsifiés.
"Aucune preuve crédible n'a été présentée pour prouver que quiconque a accédé" au portail de l'IEBC "pour intercepter, retenir ou stocker temporairement des formulaires" de résultats, a affirmé Martha Koome.
"Nous ne sommes pas convaincus par les allégations selon lesquelles la technologie déployée par l'IEBC n'a pas satisfait à la norme (...) de la constitution sur l'intégrité, la vérifiabilité, la sécurité et la transparence", a-t-elle ajouté.
- "Le tribunal a parlé" -
Ces derniers jours, les deux camps ont promis de respecter la décision de la plus haute juridiction du pays.
"La Cour a parlé. Je respecte mais je ne suis pas d'accord avec les conclusions", a réagi sur Twitter la colistière de Raila Odinga, Martha Karua.
Pour Raila Odinga, ce jugement entérine sa cinquième défaite en autant de candidatures à la présidence.
A 55 ans, William Ruto devient, lui, le cinquième président depuis l'indépendance du pays en 1963. En vertu de la constitution, il devrait prêter serment le 13 septembre.
L'élection du 9 août et la décision de lundi étaient scrutées de près, considérées comme un test de maturité démocratique pour le pays.
Pays de 50 millions d'habitants, le Kenya est une locomotive économique de l'Afrique de l'Est et un pilier de stabilité dans une région tourmentée, mais les périodes électorales ont régulièrement été sources de troubles, parfois sanglants.
Les pires violence post-électorales ont eu lieu dans les mois qui ont suivi la présidentielle de 2007, faisant plus de 1.100 morts dans des affrontements politico-ethniques.
Le vote s'était déroulé dans le calme le 9 août dernier, mais la proclamation des résultats la semaine suivante avait été chaotique. Peu avant l'annonce, quatre des sept membres de la commission électorale (IEBC) s'étaient désolidarisés des résultats, accusant leur chef Wafula Chebukati de s'être engagé dans un processus "opaque". La proclamation de l'élection de M. Ruto avait ensuite déclenché des échauffourées dans des bastions de partisans de M. Odinga.
- Difficultés économiques -
Le nouveau président hérite d'un pays en proie à une inflation continue, notamment sur les produits de première nécessité et le carburant, et une sécheresse qui a plongé dans la faim des millions de personnes dans le Nord et l'Est.
M. Ruto s'est fait le héraut des "débrouillards" du petit peuple, s'opposant aux dynasties politiques incarnées par MM. Kenyatta et Odinga et défendant une "économie du bas vers le haut".
Le nouveau président et son vice-président Rigathi Gachagua, tous deux dotés d'une réputation sulfureuse, devront également faire face à l'envolée de la dette et à la corruption endémique.