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Bombay Durpun - Au Vietnam, les survivants de l'incendie d'un bar karaoké racontent une nuit d'horreur
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"On pensait qu'on allait mourir": l'incendie qui a fait 32 morts dans un bar karaoké, près de Hô Chi Minh-Ville, a rappelé au Vietnam d'autres drames similaires, sur fond de doutes récurrents sur la sécurité de ces établissements populaires.
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Le feu, qui s'est déclaré vers 20h30 locales mardi soir, a pris au piège une soixantaine de clients et employés, alors que la fête débutait au "An Phu", un établissement de Thuan An (Sud) à la devanture bariolée et aux lumières colorées.
"Quand l'incendie s'est déclaré, j'ai essayé d'aller au premier étage, mais j'ai vu qu'il y avait trop de feu, donc j'ai couru vers le toit pour y trouver refuge", raconte Do Thanh Tu, un employé du karaoké, au média d'Etat VNexpress.
"J'ai vu des gens là-bas, beaucoup d'entre eux criaient. On pensait qu'on allait mourir. Beaucoup de personnes ont sauté", se souvient-il.
"Environ trente minutes plus tard, les sauveteurs sont venus pour nous. Il y avait tellement de fumée que je ne pouvais plus respirer", assure-t-il.
La fumée piquait le nez et les yeux, décrit à VNexpress une employée âgée de 20 ans, Ngan, qui s'est réfugiée sur le toit, d'où, avec d'autres, elle s'est démenée pour se faire repérer par quelqu'un.
Des chaussures carbonisées, des casques de moto et des canettes de bière jonchaient le sol jeudi alors que la police conduisait le vice-premier ministre vietnamien à l'intérieur calciné du bar.
La police de la province de Binh Duong a ensuite ouvert une enquête pour "violation présumée des règles de prévention des incendies".
Les autorités avaient initialement déclaré que la cause était un court-circuit électrique et que le bar avait respecté toutes les normes de sécurité incendie lors des contrôles effectués au cours des trois dernières années.
En raison de l'intensité des flammes, les pompiers ont dû percer un trou dans un mur de façade pour accéder à l'intérieur du bar karaoké.
Une fois le feu maîtrisé, ils ont retrouvé huit cadavres dans les toilettes.
- Inspection générale -
Devant la morgue de l'hôpital, des proches de victimes, certains avec des fleurs et un portrait de leur bien-aimé, faisaient la queue pour identifier les corps.
Tran Thi Bich Van, 32 ans, a perdu son mari, son frère et son beau-frère dans l'incendie. Ceux-ci s'étaient rendus au karaoké après le dîner.
"Vers 22h40, la police m'a appelée et à ce moment j'ai su qu'ils étaient pris dans le feu", explique-t-elle à l'AFP.
"Son corps est défiguré gravement, mais son visage reste lumineux", dit-elle, les larmes aux yeux, en pensant à son époux.
Ce drame a rappelé de mauvais souvenirs au Vietnam, où d'autres incendies nocturnes similaires ont jeté le doute sur ces établissements de nuit, soupçonnés de ne pas tous suivre les règles élémentaires de sécurité.
Ces dernières années, deux bars karaokés de la capitale Hanoï ont été ravagés par les flammes et, en 2016, 13 personnes étaient décédées dans l'un de ces incendies.
Le Premier ministre vietnamien, Pham Minh Chinh, a ordonné mercredi l'inspection des établissements à risque, notamment des bars karaokés populaires dans le pays.