Zimbabwe: les avocats du correspondant du New York Times demandent sa relaxe
Le correspondant du New York Times (NYT) au Zimbabwe, Jeffery Moyo, a démenti lundi avoir aidé des journalistes étrangers à obtenir de fausses accréditations dans le pays, au dernier jour de son procès où ses avocats ont demandé sa relaxe.
Le pigiste zimbabwéen de 37 ans, arrêté en mai, est accusé d'avoir obtenu pour Christina Goldbaum et Joao Silva, journalistes travaillant aussi pour le NYT, de fausses accréditations pour un reportage d'une semaine.
Il a été libéré sous caution en juin dernier, après trois semaines de prison, tandis que ses deux confrères se faisaient expulser vers l'Afrique du Sud quatre jours après leur arrivée.
La Zimbabwe Media Commission (ZMC), qui délivre les accréditations aux médias, a affirmé que les journalistes s'étaient vu refuser l'autorisation de travailler dans le pays.
Plusieurs témoins de l'État, dont des fonctionnaires de la ZMC, ont été entendus au procès qui a débuté le mois dernier.
Un responsable de la ZMC, Academy Chinamhora, a déclaré que le duo n'avait pas obtenu l'approbation écrite du ministère de l'Information, comme c'est la pratique habituelle. Mais la défense a contesté cet argument, affirmant que la ZMC, organisme autonome, peut prendre des décisions indépendantes sans interférence gouvernementale.
L'avocate de la défense, Beatrice Mtetwa, connue pour son travail en matière de droits de l'Homme, a notamment demandé à ce fonctionnaire s'il existait une loi obligeant les journalistes étrangers à demander l'autorisation du gouvernement avant d'obtenir une accréditation.
Elle a affirmé que s'il y avait eu une erreur dans l'accréditation des journalistes du NYT, il s'agissait d'une question administrative interne qui n'avait rien à voir avec son client, pour qui elle a demandé la relaxe. La justice statuera le 7 mars.
Le Zimbabwe entretient depuis longtemps des relations épineuses avec la presse étrangère. Au début des années 2000, le pays a instauré une législation leur interdisant de travailler dans le pays pendant de longues périodes et les obligeant à demander une accréditation pour chaque mission. La loi a depuis été abrogée, mais la réglementation est toujours en vigueur.
R.Altobelli--BD