La défense des droits des femmes pour elle, l'économie pour lui: chacun des candidats à la course à la Maison Blanche a mis l'accent samedi sur des thèmes porteurs à dix jours d'un scrutin toujours aussi incertain.
Pas question de relâcher la pression pour les deux prétendants à la Maison Blanche, qu'aucun sondage ne parvient à départager: Kamala Harris est sur scène pour la première fois avec Michelle Obama tandis que Donald Trump se rend dans deux Etats, avant un grand rassemblement à New York dimanche.
Après le Texas la veille, la route des deux candidats se croise à nouveau samedi dans le Michigan, l'un des "Swing States", ces Etats clés où va se jouer le scrutin du 5 novembre.
Kamala Harris continue de s'appuyer sur une flopée de célébrités: Lizzo et Usher le week-end dernier, Bruce Springsteen et Barack Obama jeudi, Beyoncé vendredi pour un meeting centré sur le droit à l'avortement et enfin Michelle Obama.
Pour l'ex-Première dame, l'une des personnalités préférées des Américains selon le site YouGov, avec une cote de popularité de 61%, c'est le grand retour dans la campagne.
"Je suis ravie d'être ici et d'entendre notre peut-être première femme présidente, parler et expliquer ce qu'elle va offrir à notre pays", raconte à l'AFP Josette Lantis, 48 ans.
"Nous sommes à un moment crucial de l'histoire", renchérit Kimberly Whittaker, 56 ans qui considère Michelle Obama comme un "modèle".
- "C'est notre moment" -
Avant ce rassemblement, la vice-présidente Kamala Harris s'est rendue dans le cabinet d'un médecin pour mettre une fois encore l'accent sur la question des droits des femmes à disposer de leur corps.
La veille, à Houston, au côté de la mégastar Beyoncé, la candidate démocrate a donné de la voix pour défendre le droit à l'avortement, remis en cause dans de nombreux Etats. La chanteuse et icône féministe a encouragé l'Amérique à "entonner une nouvelle chanson".
"Je ne suis pas ici en tant que célébrité. Je ne suis pas ici en tant que politicienne. Je suis ici en tant que mère", a déclaré la star, "inquiète du sort du monde dans lequel mes enfants et tous nos enfants vivent".
Leonardo DiCaprio, connu pour son engagement en faveur de l'environnement, a annoncé dans une vidéo soutenir Kamala Harris car le pays a "besoin d'un bond en avant pour sauver notre économie, notre planète et nous-mêmes", selon l'acteur.
De son côté, Donald Trump, lui aussi dans le Michigan, a une fois de plus multiplié les attaques tous azimuts contre sa rivale et a assuré être l'unique rempart contre le déclin supposé de la première puissance mondiale.
"Cette personne ne peut pas être présidente. Elle est trop faible et trop bête pour représenter l'Amérique sur la scène internationale", a-t-il déclaré dans la ville de Novi ajoutant même que c'était "une droguée".
"Pouvez-vous imaginer qu'elle traite avec le président chinois ou russe? Personne ne la respecte, personne ne la prend au sérieux", a-t-il ajouté.
Dans cette grande banlieue de Détroit, il a fait monter sur scène des ouvriers de l'industrie automobile et leur a promis de "ramener les emplois" notamment en revenant sur les subventions aux véhicules électriques. "En peu de temps, vous aurez plus d'emplois que vous n'avez jamais eu".
- "Sauver notre planète" -
Pour revenir à la Maison Blanche et prendre sa revanche sur des démocrates qu'il accuse à tort de lui avoir volé l'élection en 2020, Donald Trump compte notamment sur le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin, trois États ayant fissuré en 2016 le "mur bleu", bloc d'une petite vingtaine d'Etats considérés comme fermement démocrates.
Après un passage dans deux de ces Etats clé samedi, il organise dimanche un grand rassemblement dans la légendaire salle du Madison Square Garden de New York, où il entend prononcer un réquisitoire contre Kamala Harris, synonyme du chaos pour lui.
Vendredi, le républicain de 78 ans a participé au podcast de Joe Rogan, qui est le plus écouté au monde sur la plateforme Spotify. Il y est revenu sur son parcours, son mandat à la Maison Blanche, à grand renfort d'anecdotes et de digressions, notamment sur les arts martiaux.
L'interview vise particulièrement les jeunes hommes, notamment ceux qui apprécient les discours macho du milliardaire.
Plus de 38 millions d'Américains sur les 244 millions appelés aux urnes ont déjà fait leur choix via le vote anticipé.
V.Handa--BD