Kamala Harris a reçu samedi le soutien des stars Lizzo et Usher dans des Etats clés pour l'élection présidentielle américaine, Donald Trump pouvant de son côté compter sur l'implication croissante d'Elon Musk dans sa campagne.
En Pennsylvanie (nord-est), le candidat républicain a longuement parlé d'un champion de golf né à Latrobe, où avait lieu le meeting, avant de prononcer un discours d'une heure et demie, ponctué d'insultes contre son adversaire.
"Tu es une vice-présidente de merde, la pire, tu es virée, dégage d'ici", a-t-il dit, encourageant ses électeurs exprimer ce mécontentement dans les urnes.
Il a aussi tenté de séduire la classe ouvrière en faisant monter sur scène des ouvriers de l'industrie sidérurgique portant des casques de chantier.
La colère liée au déclin industriel de la Pennsylvanie avait joué un rôle important dans la victoire de Donald Trump en 2016. Mais, en 2020, c'est Joe Biden qui l'avait emporté sur le fil dans cet Etat.
"Si nous gagnons la Pennsylvanie, nous gagnons tout le reste", a-t-il lancé, renouvelant son soutien à la fracturation hydraulique, méthode controversée pour extraire du gaz de schiste très utilisée dans cet Etat de l'est du pays.
Pendant ce temps, à Atlanta, capitale de la Géorgie (sud-est), Kamala Harris a pilonné l'ex-président sur la question de l'accès à l'avortement.
L'Etat fait partie de ceux qui ont largement restreint ce droit après que des juges de la Cour suprême, nommés par Donald Trump, l'ont révoqué au niveau fédéral.
- "About damn time" -
"Des femmes sont mortes à cause de ces interdictions", a martelé la candidate démocrate.
Elle a promis de rétablir ce droit partout aux Etats-Unis, s'adressant directement à la famille d'une de ces femmes, présente dans la salle.
Accompagnée du chanteur Usher, elle a encouragé les électeurs à voter de façon anticipée, une possibilité ouverte depuis mardi et qui a vu déjà un million de personnes exprimer leur suffrage en quatre jours cet Etat pivot.
"Je compte sur vous. Nous pouvons faire la différence lors de ces élections en Géorgie", a lancé Usher.
A Detroit, où la candidate a prononcé un discours éclair de six minutes samedi, c'est Lizzo qui l'avait précédée sur scène.
"L'Amérique est-elle prête à avoir sa première femme présidente?", a demandé la flûtiste et rappeuse de 36 ans, née à Detroit.
"Je n'ai qu'une chose à dire: il est vraiment temps!", a-t-elle ajouté, en reprenant le titre de son célèbre tube "About damn time".
Les opérations de vote anticipé ont commencé samedi dans cette métropole de la région des Grands Lacs.
Donald Trump "passe tout son temps à parler de lui", a assuré Kamala Harris. "Il ne parle pas des travailleurs, il ne parle pas de vous".
La vice-présidente, qui fêtera ses 60 ans dimanche, a concentré ses efforts toute la semaine sur les trois Etats clés historiquement industriels du nord, dont le Michigan où se trouve Detroit.
Si elle parvient à remporter, lors du scrutin du 5 novembre, cet Etat avec la Pennsylvanie et le Wisconsin, elle aura quasiment validé sa victoire.
- McDo-
Donald Trump est lui épaulé par Elon Musk. En plus de mettre sa puissance financière au service du républicain, le patron de Tesla, SpaceX et X s'est lancé dans une tournée éclair de la Pennsylvanie pour rallier les électeurs.
Samedi, il a remis un chèque d'un million de dollars à un habitant de Harrisburg, promettant de faire un tel cadeau à une personne différente tous les jours jusqu'à l'élection. Seul critère: avoir signé sa pétition sur la liberté d'expression et le droit de posséder une arme, garantis par la Constitution américaine.
"Cela me semble une bonne façon de dépenser de l'argent", a déclaré le multimilliardaire, qui a de nouveau accusé les démocrates de "censure".
La Pennsylvanie compte beaucoup dans le collège électoral chargé de désigner le futur occupant de la Maison Blanche.
Donald Trump doit y continuer sa campagne dimanche.
Il a prévu d'y jouer brièvement le rôle d'un employé d'un McDonald's, pour railler Kamala Harris qui ment selon lui quand elle affirme avoir travaillé dans sa jeunesse dans un fast-food de la chaîne.
Les deux adversaires se sont aussi mutuellement accusés de manquer d'énergie, employant des termes de plus en plus acrimonieux.
"Nous n'avons pas besoin de voir ce que donnerait un Donald Trump plus vieux, plus timbré, sans garde-fou", a de son côté lancé Barack Obama vendredi lors d'un meeting à Tucson, en Arizona (ouest).
L'ancien président démocrate devait encore s'exprimer samedi soir à Las Vegas, dans l'Etat voisin du Nevada.
P.Raval--BD