La Bourse de New York a terminé sur une note positive mardi, se montrant plutôt satisfaite de nouvelles données qui témoignent d'un marché de l'emploi en phase de décélération mesurée, ouvrant la voie à une baisse du taux de la banque centrale américaine (Fed).
L'indice élargi S&P 500 a grignoté 0,05% et connu un troisième record d'affilée, l'indice Nasdaq (+0,40%) atteignant un second sommet consécutif, tandis que l'indice Dow Jones a cédé 0,17%.
"Il ne se passe pas grand-chose, et cela se reflète sur le marché", a observé Kimm Forrest, de Bokeh Capital Partners. "Mais on reste orienté à la hausse parce qu'il semble qu'on ne se dirige par vers la récession qu'on nous annonçait il y a deux mois."
Les investisseurs ont bien accueilli le rapport JOLTS du ministère américain du Travail, qui a mis en évidence une hausse des offres d'emplois en octobre, supérieure aux projections des économistes.
Ella a aussi montré un rebond des démissions, souvent perçu comme une manifestation de la confiance des Américains dans l'économie du pays.
Mais beaucoup ont scruté la publication au-delà de ses deux chiffres principaux, et relevé notamment que les nouvelles offres d'emplois (à distinguer de celles déjà publiées) étaient tombées au plus bas depuis près de quatre ans.
Les embauches ont aussi reculé par rapport au mois précédent et sont désormais sensiblement inférieures aux niveaux de 2023.
"Le marché de l'emploi s'approche d'une normalisation après plusieurs années de tensions", a commenté Jeffrey Roach, de LPL Financial.
Pour l'économiste, ces données devraient inciter la Fed à abaisser de nouveau son taux directeur lors de sa réunion des 17 et 18 décembre.
"Les données du rapport JOLTS offrent un terrain propice à la Fed pour assouplir encore sa politique monétaire" ce mois-ci, a abondé Samuel Tombs, de Pantheon Macroeconomics.
Les investisseurs accordent désormais une probabilité de 72% au scénario d'une baisse du taux directeur lors de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed, les 17 et 18 décembre.
Sur le marché obligataire, les taux à long terme se sont tendus, signe d'une confiance accrue dans les perspectives de l'économie américaine.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 4,23%, contre 4,19% la veille en clôture.
Pour José Torres, les opérateurs sont déjà tournés vers la publication du rapport mensuel sur les créations d'emplois aux Etats-Unis, attendu vendredi, qui pourrait impulser un mouvement significatif à Wall Street.
A la cote, le Nasdaq a, comme la veille, brillé grâce à ses capitalisations technologiques géantes, telles Apple (+1,28%), redevenu première valeur mondiale en Bourse et qui a atteint un nouveau record.
Meta s'est aussi démarqué (+3,51%), après que le président de Meta pour les affaires internationales, Nick Clegg, a indiqué que le patron du groupe Mark Zuckerberg entendait jouer "un rôle actif" dans la réflexion du futur gouvernement Trump sur le secteur technologique.
US Steel a plongé (-8,01%) après que le président américain élu Donald Trump a promis de contrecarrer le rachat de l'aciériste par son concurrent japonais Nippon Steel, projet en souffrance depuis un an.
Tesla a fait marche arrière (-1,59%) après qu'une juge du Delaware (nord-est) a une nouvelle fois annulé le colossal plan de rémunération du patron du constructeur, Elon Musk, qui prévoyait une enveloppe estimée à 55,8 milliards de dollars.
L'entreprise a annoncé lundi son intention d'interjeter appel du jugement.
BlackRock a été recherché (+1,85%) après avoir annoncé l'acquisition, pour 12 milliards de dollars, entièrement en actions, de HPS Investment Partners, société spécialisée dans le crédit aux entreprises.
Le premier gestionnaire d'actifs au monde s'est récemment développé sur ce marché, considéré comme foyer de croissance.
Intel a continué sa glissade (-6,10%), au lendemain de l'annonce du départ soudain du directeur général Pat Gelsinger, dont le virage stratégique tarde à produire des résultats.
R.Altobelli--BD