Les Bourses européennes subissent de nettes pertes vendredi, dans l'attente d'un indicateur déterminant sur l'inflation aux États-Unis, scruté après que la Réserve fédérale (Fed) a réduit drastiquement ses perspectives de baisses de taux cette semaine.
Vers 08H30 GMT, Paris perdait 1,04%, Francfort 1,02% et Milan 1,10%. Londres cédait 0,45%.
"Les investisseurs seront attentifs à l'indice PCE, qui pourrait renforcer l'attitude de faucon de la Fed", résument les analystes de Natixis.
L'indice PCE est la mesure de l'inflation privilégiée par la Fed pour déterminer sa politique monétaire. Les chiffres de novembre seront publiés à 13H30 GMT.
Il sont attendus en hausse, à 2,5%, contre 2,3% en octobre, selon les analystes cités par Factset.
Les marchés vont particulièrement scruter cet indicateur, après la forte déception provoquée cette semaine par les déclarations prudentes de la Fed sur ses futures baisses de taux.
L'institution a abaissé son taux directeur mercredi, mais ne prévoit plus que deux réductions supplémentaires en 2025, alors qu'elle tablait jusqu'ici sur quatre coups de rabot.
Cette annonce a fait flamber les taux obligataires. Les emprunts deviennent donc plus rémunérateurs, ce qui explique pourquoi les investisseurs délaissent les actions.
Vers 08H30 GMT, le marché obligataire faisait toutefois une pause.
Le taux de référence allemand se hissait à 2,30%, stable par rapport à la veille, tandis que son équivalent français atteignait 3,12%, contre 3,11% la veille.
Le dollar relâchait aussi la pression face à l'euro, après avoir grimpé depuis la communication de la Fed. Vers 08H30 GMT, le billet vert perdait 0,28% à 1,0392 dollar pour un euro.
Les marchés attendent également une publication vers 15H00 GMT de l'Université du Michigan, qui donnera des informations sur l'inflation future aux États-Unis.
La perspective d'une paralysie budgétaire de l'État fédéral à Washington, après le rejet d'une proposition au Congrès, avive aussi la nervosité ambiante.
Donald Trump, qui avait marqué son opposition à un accord budgétaire négocié au Congrès, a donné son aval jeudi à une nouvelle version proposée par les républicains, permettant d'envisager la possibilité d'éviter une paralysie de l'État fédéral avant Noël.
Mais en cas de non-adoption par le Sénat américain, majoritairement démocrate, avant vendredi minuit, les États-Unis connaîtront un "shutdown" partiel, c'est-à-dire la fermeture de certains services publics, qui perturbera le fonctionnement de nombreux secteurs.
En Asie, Tokyo a reculé de 0,29%. Les investisseurs ont accueilli défavorablement la décision de la Banque du Japon de maintenir ses taux jeudi, perçue comme "accommodante", selon le courtier IwaiCosmo, dans l'attente des minutes de sa réunion la semaine prochaine.
L'inflation a en effet accéléré plus qu'attendu dans le pays en novembre, à 2,7% sur un an.
En Chine, l'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong a perdu 0,16%. L'indice composite de Shanghai (-0,06%) et celui de Shenzhen (-0,02%) sont restés à l'équilibre.
- Adnoc absorbe Covestro -
La compagnie nationale pétrolière émiratie Adnoc a augmenté sa participation de 70 à 91,3% au capital du chimiste allemand Covestro (-0,32%), valorisant le groupe de Leverkusen à près de 12 milliards d'euros, soit 62 euros offerts par action, ont annoncé les deux entreprises jeudi. L'opération devrait se concrétiser au second semestre 2025.
- Repli du pétrole -
Les cours du pétrole continuaient de reculer, toujours plombés par la position prudente affichée par la Fed. Le renchérissement du dollar, provoqué ces derniers jours par cette communication, rend moins attractifs les achats de brut, libellés dans cette devise.
Les perspectives moroses sur le front de la demande, face à une offre toujours surabondante, continuent par ailleurs de déprimer le marché.
Vers 08H30 GMT, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain perdait 0,53%, à 69,01 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord lâchait 0,50%, à 72,51 dollars.
B.Chakrabarti--BD