Retraités: Patrick Martin (Medef) appelle à supprimer l'abattement pour frais professionnels / Photo: Thomas SAMSON - AFP
Le président du Medef, Patrick Martin, a appelé jeudi à la suppression de l'abattement pour frais professionnels dont bénéficient les retraités dans leur déclaration de revenus, qu'il juge "aberrant".
"Qu'un retraité bénéficie d'une exonération fiscale pour des frais professionnels", "pour 4 milliards et demi d'euros par an", c'est contre-nature" et "aberrant", a-t-il estimé jeudi, interrogé sur BFM TV/RMC.
Cet abattement fiscal au titre des frais professionnels, dont bénéficient tous les actifs, permet de diminuer de 10% les revenus déclarés, jusqu'à 4.000 euros.
La supprimer entraînerait l'augmentation de l'impôt sur le revenu de certains retraités, et ferait que d'autres, qui sont non-imposables aujourd'hui, le deviennent.
Le président du Conseil d'orientation des retraites (COR), Gilbert Cette, s'était lui aussi dit favorable, lundi, à "la suppression de l'abattement fiscal de 10% sur les retraites."
Patrick Martin a également appelé à revenir sur le taux réduit de CSG qui s'applique sur les pensions de retraite par rapport à celui sur les salaires et les revenus du patrimoine.
"Il faut remettre en cause un certain nombre de dispositifs : (...) les retraités ont un taux de CSG abattu, Pourquoi?", s'est-il interrogé.
La CSG - la contribution sociale généralisée - est un des principaux impôts des particuliers en France. Il a rapporté, avec la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale), 156 milliards d'euros en 2023, bien davantage que l'impôt sur le revenu (97,1 milliards), selon l'Insee.
Le taux de CSG sur les pensions de retraite et d'invalidité est au maximum de 8,3% - avec deux taux réduits pour les faibles pensions -, contre 9,2% pour les salaires ou les revenus du patrimoine.
"J'ai le plus grand respect pour les retraités, (...) mais on ne peut pas continuer à faire supporter l'effort sur des agents économiques, les entreprises au premier chef, qui sont déjà les plus taxés au monde", a estimé Patrick Martin.
Il s'est également opposé à une modification de la réforme des retraites, qui a relevé en 2023 de 62 à 64 l'âge de départ légal.
Ecologistes et communistes, qui placent l'abrogation de la réforme des retraites en tête de leurs revendications, ont participé à une seconde réunion à Bercy mercredi soir avec les socialistes.
"Il ne faut pas toucher au +rendement+ de la réforme" qui "tient essentiellement à l'âge légal de départ en retraite à 64 ans" a martelé Patrick Martin.
C.F.Salvi--BD