Boycott des magasins en Croatie: 50% de chiffre d'affaires en moins / Photo: Damir SENCAR - AFP
Le chiffre d'affaires des commerçants croates a chuté de 50% vendredi, selon l'administration fiscale, conséquence d'un appel au boycott lancé par des associations de consommateurs pour protester contre la hausse des prix.
"Les commerçants n'imaginaient pas une telle révolte", s'est félicité dans les médias Josip Kelemen, de l'association de consommateurs Halo inspektore, à l'initiative du boycott. L'opposition, les syndicats, quelques ministres et plusieurs personnalités avaient aussi appelé à soutenir le mouvement.
Le Premier ministre de droite, Andrej Plenkovic, a estimé que ce boycott était un "message important et articulé des citoyens qui souhaitent surveiller et comparer les prix" avec ceux d'autres pays. Le mouvement sera pris en compte lors de la révision des produits de première nécessité dont les prix sont limités, a-t-il déclaré lors d'une réunion du gouvernement.
A 16h00 (15h00 GMT), les commerçants du pays avaient encaissé 50% de chiffre d'affaires de moins qu'à la même heure vendredi dernier, a précisé l'administration fiscale dans un communiqué.
A Zagreb, seule une poignée de clients faisaient leurs courses dans le principal supermarché de la capitale, d'habitude bondé à cette heure-ci, a constaté l'AFP.
"Les commerçants ne vont pas souffrir financièrement, mais c'est un message important, symbolique. La hausse anormale des prix doit cesser", estime Danko Horvat, barman à Zagreb qui a décidé de faire la grève des achats.
Les organisateurs accusent les commerçants d'être les principaux responsables de l'inflation, qui a atteint 4,5% en décembre contre 2,4% en moyenne dans la zone euro.
Mais plusieurs économistes préviennent que l'impact de cette initiative sera faible, et affirment que la hausse des prix n'est de toutes les façons pas le facteur principal d'inflation.
La Croatie, qui a rejoint la zone euro en 2023, doit gérer un secteur public pléthorique, l'une des TVA les plus élevées de l'Union européenne (25%), un vieillissement et une baisse de sa population, passée de 4,5 à 3,8 millions en 25 ans, expliquent-ils.
Le salaire moyen en novembre y était de 1.366 euros.
E.Narula--BD