En utilisant ce site web, vous acceptez que nous utilisions des cookies. Vous pouvez en savoir plus dans la politique de confidentialité.
Bombay Durpun - Marioupol, ses immeubles détruits et ses cadavres calcinés
-
-
Choisir une langue
Fermeture automatique en : 3
Wie gewohnt mit Werbung lesen
Nutzen Sie Bombay Durpun mit personalisierter Werbung, Werbetracking, Nutzungsanalyse und externen Multimedia-Inhalten. Details zu Cookies und Verarbeitungszwecken sowie zu Ihrer jederzeitigen Widerrufsmöglichkeit finden Sie unten, im Cookie-Manager sowie in unserer Datenschutzerklärung.
Use Bombay Durpun with personalised advertising, ad tracking, usage analysis and external multimedia content. Details on cookies and processing purposes as well as your revocation option at any time can be found below, in the cookie manager as well as in our privacy policy.
Utilizar Bombay Durpun con publicidad personalizada, seguimiento de anuncios, análisis de uso y contenido multimedia externo. Los detalles sobre las cookies y los propósitos de procesamiento, así como su opción de revocación en cualquier momento, se pueden encontrar a continuación, en el gestor de cookies, así como en nuestra política de privacidad.
Utilisez le Bombay Durpun avec des publicités personnalisées, un suivi publicitaire, une analyse de l'utilisation et des contenus multimédias externes. Vous trouverez des détails sur les cookies et les objectifs de traitement ainsi que sur votre possibilité de révocation à tout moment ci-dessous, dans le gestionnaire de cookies ainsi que dans notre déclaration de protection des données.
Utilizzare Bombay Durpun con pubblicità personalizzata, tracciamento degli annunci, analisi dell'utilizzo e contenuti multimediali esterni. I dettagli sui cookie e sulle finalità di elaborazione, nonché la possibilità di revocarli in qualsiasi momento, sono riportati di seguito nel Cookie Manager e nella nostra Informativa sulla privacy.
Utilizar o Bombay Durpun com publicidade personalizada, rastreio de anúncios, análise de utilização e conteúdo multimédia externo. Detalhes sobre cookies e fins de processamento, bem como a sua opção de revogação em qualquer altura, podem ser encontrados abaixo, no Gestor de Cookies, bem como na nossa Política de Privacidade.
Galina Vassilieva, 78 ans et les cheveux roux vif, pointe du doigt un immeuble de neuf étages totalement brûlé: "Regardez nos beaux bâtiments!", s'exclame-t-elle, "les gens sont calcinés à l'intérieur".
Taille du texte:
"J'étais dans le secteur du bâtiment, tous ces immeubles c'est ma génération qui les a construits. Et maintenant, ils ont tout bombardé", raconte cette retraitée, dont les remarques sarcastiques fusent en faisant la queue devant un camion de séparatistes pro-russes distribuant de l'aide humanitaire.
Aujourd'hui, après plus de quarante jours, les combats sont limités à la vaste zone industrielle proche du bord de mer, les forces russes et leurs alliés séparatistes de Donetsk ayant imposé puis resserré peu à peu leur terrible siège. Le bilan reste inconnu, mais il est lourd.
Les autorités ukrainiennes ont évoqué quelque 20.000 morts.
"Voyez par vous-même quelle est la situation dans la ville: il y a beaucoup de morts", constate simplement Iouri Boukharev, militaire au sein des forces armées de la république séparatiste pro-russe de Donetsk.
- "Comme sur un volcan" -
Symbole de ces souffrances, un théâtre dans lequel s'étaient réfugiées des centaines de personnes en sous-sol a été largement détruit et brûlé après un bombardement le 16 mars. Combien sont-ils sous les gravats? Personne ne sait.
Pour Kiev, Moscou a bombardé l'endroit à dessein. Pour les Russes, les combattants ukrainiens s'y servaient de civils comme boucliers humains.
"Lorsque (nous) commencerons à enlever les décombres, le nombre de victimes sera plus clair", note Iouri Boukharev.
Maintenant que la plupart des combats sont terminés, les civils comme Galina commencent à ressortir, à la recherche d'eau, de nourriture ou d'un moyen de quitter Marioupol, ses ruines et ses cadavres.
"Je sais qu'on a survécu à l'horreur et qu'on ne sait pas ce qui nous attend, on vient comme sur un volcan", résume Tatiana, 59 ans, une employée municipale, balai à la main, qui attend elle aussi un peu d'aide humanitaire.
"C'est l'effroi, l'effroi! Que dire d'autre? Beaucoup de gens souffrent (...) oui, il y a des morts, nous les enterrons directement dans les cours d'immeubles", poursuit-elle.
Konstantin Mavrodi, 28 ans, et sa mère Taïssiïa, sont venus à pied depuis chez eux vers l'hôpital dans l'espoir de trouver un bus en partance pour Volnovakha, autre ville prise par les Russes, plus au Nord, et où sa grand-mère pourrait les accueillir.
- "Belle, même comme ça" -
"Aujourd'hui, on a dû courir sous les tirs, sous les balles jusqu'ici", dit-il, car leur route longeait la zone industrielle Azovstal où l'armée ukrainienne résiste toujours, usant de tunnels souterrains creusés à l'époque soviétique.
Le jeune homme, qui enseignait l'informatique à des enfants, explique que tous vivent sans électricité ni internet depuis le 3 mars. Impossible d'avoir ou de donner des nouvelles aux proches, qui vivent à Kiev et en Russie.
Son avenir, il le voit à peine en pointillés, ne tournant le dos ni à l'Ukraine, sa patrie, ni à la Russie, la grande puissance voisine qui s'installe dans les ruines de Marioupol.
"On a couru sous les balles. Maintenant on est simplement des gens qui veulent vivre. Dans quel pays on voudra vivre? On verra ça plus tard", dit-il.
Svetlana Iassakova, une comptable de 43 ans, n'a pas l'intention de partir dans l'immédiat.
"Je suis sans domicile, mon appartement est totalement détruit. J'y avais emménagé il y a trois mois, un nouvel appart, fraîchement rénové", raconte-t-elle, malgré tout souriante derrière de grosses lunettes branchées aux verres orangés.
"Je vis le moment présent, aujourd'hui je suis ici, et demain sera demain. J'aime ma ville même dans cet état, elle est belle même comme ça", poursuit Svetlana, rencontrée aussi dans la file d'attente pour l'aide humanitaire.
"Je suis pour la paix, l'amour et le calme. Et comme on dit, que Dieu nous vienne en aide, et prenne la situation en charge".