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Bombay Durpun - L'ONU appelle à des élections "libres et justes" en Syrie
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L'ONU a appelé mercredi à des "élection libres et justes" en Syrie après la période de transition ouverte par la chute de Bachar al-Assad, et prôné une "aide humanitaire immédiate" dans le pays morcelé et dévasté par plus de 13 ans de guerre civile et de répression.
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De Damas, l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie, Geir Pedersen, a aussi déclaré à la presse espérer une "solution politique" pour les Kurdes dans le nord-est de la Syrie.
Dominée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), la coalition qui s'est emparée du pouvoir à Damas le 8 décembre a mis en place un gouvernement de transition jusqu'au 1er mars, et s'emploie à rassurer sur sa capacité à relancer et réunifier le pays.
Le chef militaire de HTS a annoncé mardi à l'AFP que "la prochaine étape" serait la dissolution des factions armées, à commencer par la sienne, pour les fondre au sein de la future institution militaire.
Il a en outre invité l'ONU, les Etats-Unis et les pays européens concernés à retirer HTS, issu de la branche syrienne d'Al-Qaïda avec laquelle elle a rompu, de leurs listes des "organisations terroristes".
- "Régulariser" -
Signe d'un certain retour à la normale, un premier avion a décollé mercredi de l'aéroport de Damas depuis le 8 décembre. L'Airbus de la compagnie Syrian Air, s'est envolé avec 43 personnes à bord pour Alep, dans le nord du pays, d'où est partie l'offensive éclair de la coalition de rebelles qui a pris les rênes du pays.
Les vols internationaux devraient reprendre à partir du 24 décembre, a indiqué à l'AFP un responsable de l'aéroport. L'aéroport était à l'arrêt depuis que Bachar al-Assad en avait décollé à la prise de la capitale pour se réfugier sur la base russe de Hmeimim (ouest) puis rallier Moscou.
Tôt dans la matinée, des centaines d'hommes en civil patientaient pour leur part à Lattaquié (ouest), devant un centre ouvert par les nouvelles autorités pour inscrire les anciens soldats et policiers, auxquels une "amnistie" a été promise s'ils n'ont pas été "auteurs de crimes et torture".
"Je suis venu régulariser ma situation. Pour ma sécurité d'abord et pour pouvoir me déplacer", indique à l'AFP Zein, un militaire de 33 ans qui doit "revenir dans deux jours" pour obtenir un laissez-passer de trois mois.
Pour d'autres Syriens, l'heure reste à la quête de proches victimes des redoutables services de sécurité de l'ancien pouvoir, emprisonnés ou portés disparus. La répression brutale de manifestations prodémocratie a plongé en 2011 le pays dans une guerre qui a fait plus de 500.000 morts et poussé à l'exil six millions de Syriens.
Des secouristes turcs ont mis fin mardi à des recherches infructueuses d'éventuels cachots souterrains à la prison de Saydnaya, au nord de Damas, dont des milliers de détenus ont été libérés.
- "Transition inclusive" -
Plusieurs missions étrangères - britannique, allemande et française - ont rencontré à Damas depuis le début de la semaine les nouveaux dirigeants, martelant la nécessité du respect des droits de tous les Syriens, dans un pays multiethnique et multiconfessionnel.
Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, dont la Russie, soutien de M. Assad, ont appelé à une transition "inclusive" et "menée par les Syriens". Ils "ont aussi souligné le besoin que la Syrie et ses voisins s'abstiennent chacun de toute action ou interférence qui pourrait mettre à mal la sécurité de l'autre", selon un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi.
Pour les chancelleries étrangères, l'enjeu est notamment de prévenir une résurgence du groupe jihadiste Etat islamique, jamais complètement éradiqué en Syrie, et face auquel Washington soutient les Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes.
M. Pedersen dit espérer mercredi une "solution politique" dans le nord-est de la Syrie concernant les zones autonomes kurdes, qui constituent l'un "des plus grands défis" du nouveau pouvoir.
Washington a de son côté annoncé la prolongation "jusqu'à la fin de la semaine" d'un cessez-le-feu entre forces prokurdes et factions proturques conclu la semaine dernière sous son égide dans le nord syrien.
- "Aide immédiate" -
Soutien du nouveau pouvoir, la Turquie estime que les FDS sont une émanation de son ennemi juré, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), séparatiste.
Le chef des FDS, Mazloum Abdi, a proposé la création d'une "zone démilitarisée" à Kobané, une ville du nord de la Syrie menacée, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, OSDH, par une offensive proturque.
Dans un geste de conciliation, l'administration kurde a adopté le nouveau drapeau syrien mais la communauté kurde, longtemps opprimée, craint de perdre son autonomie limitée acquise de haute lutte.
Alors que l'ONU estime que sept Syriens sur dix ont besoin de l'aide internationale, M. Pedersen a réaffirmé le besoin d'une "aide humanitaire immédiate", espérant une "reprise économique" du pays, encore sous sanctions internationales.
Le chef de HTS, qui a troqué son nom de guerre pour son vrai nom, Ahmad al-Chareh, en avait demandé la levée lundi.
L'ONU a "déconseillé" mardi un retour "à grande échelle" des réfugiés tant que la situation n'est pas "stabilisée".