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Bombay Durpun - Bayrou propose aux partis d'entrer au gouvernement et remet les retraites sur la table, la gauche remontée
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François Bayrou a proposé jeudi aux partis, hors RN et LFI, d'entrer dans son gouvernement, en leur demandant de se positionner d'ici à vendredi, et a par ailleurs proposé de "reprendre sans suspendre" la réforme des retraites de 2023, lors d'une réunion à Matignon ayant suscité l'ire de la gauche.
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Le Premier ministre sera l'invité de France 2 jeudi à 20h40.
Lors d'une réunion d'environ deux heures et demie avec les chefs de parti et de groupe parlementaire -hors RN, UDR et LFI- et les présidents de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher, le Premier ministre a indiqué que son gouvernement serait annoncé "avant Noël", selon plusieurs participants.
M. Bayrou, selon Matignon, a formulé à ses convives une "offre publique de participation" au gouvernement. "Il a cité trois possibilités: rentrer au gouvernement, ne pas être au gouvernement mais le soutenir, ou être dans une opposition radicale", a expliqué à la sortie le communiste Stéphane Peu, qui s'inscrit dans une "quatrième option": "une opposition résolue".
"Nous n'avons pas trouvé de raisons de ne pas le censurer". "Il faut vraiment que le Premier ministre, que celles et ceux qui l'entourent, se réveillent", a déclaré le premier secrétaire du PS Olivier Faure.
"J'attends encore que François Bayrou endosse le costume de Premier ministre. Mais je me demande s'il va y arriver", a abondé le chef de file des sénateurs écologistes, Guillaume Gontard.
L'ex-président du groupe Liot Bertrand Pancher a au contraire trouvé la réunion "intéressante", "ouvrant un dialogue avec notamment de vraies mises en perspectives concernant la funeste réforme des retraites".
-"Solutions nouvelles"-
Selon Matignon, sur ce dossier sensible, l'objectif du Premier ministre est d'aboutir "d'ici septembre" à des "solutions nouvelles", faute de quoi "on revient à la réforme de 2023" qui décalait l'âge de départ à 64 ans. A la sortie, M. Peu a évoqué "l'ouverture d'une conférence sociale".
Interrogé par des participants, le chef du gouvernement ne s'est par ailleurs pas engagé à ne pas utiliser l'article 49.3 de la Constitution pour l'adoption de textes.
De son côté, le patron des députés LR Laurent Wauquiez a demandé aux autres représentants "un engagement de stabilité de six mois" pour le futur gouvernement Bayrou.
"Qu'on participe ou pas, qu'on soit majorité ou opposition, il faut s'engager à ne pas le renverser", a proposé M. Wauquiez, selon son entourage, alors que LR exige de connaître la feuille de route avant de se déterminer sur sa participation au gouvernement.
Mais sa première semaine à Matignon a surtout été marquée par le tombereau de critiques sur sa présence lundi soir au Conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, alors qu'un cyclone venait de ravager Mayotte.
Il a dû s'en expliquer mardi pour sa première séance à l'Assemblée nationale, sans parvenir à faire taire les critiques. Le tout en multipliant les allers-retours à l'Élysée pour la formation du gouvernement.
-"Une chimère" pour LFI-
Emmanuel Macron étant jeudi à Mayotte, avant de se rendre ensuite auprès des troupes françaises à Djibouti, plusieurs acteurs évoquent une annonce de gouvernement dimanche. Les deux maisons de l'exécutif ne donnent aucune date.
Sans majorité à l'Assemblée, le centriste, qui prône depuis des décennies un gouvernement rassemblant les diverses sensibilités, fait face aux exigences appuyées des Républicains (LR) à droite et à des velléités de censures croissantes à gauche.
Le format de réunion rappelait celui d'il y a neuf jours autour d'Emmanuel Macron à l'Élysée, où avaient été évoqués des scénarios de non-censure des oppositions, en échange d'une absence de recours au 49.3 par le gouvernement ou à la dissolution par le président.
La réunion à Matignon est "une chimère", avait lancé jeudi matin Mathilde Panot. La cheffe des députés de La France insoumise dit "croire" que les quatre composantes du Nouveau Front populaire (PS, PCF, Écologistes et LFI) voteront la motion de censure que son groupe déposera le 14 janvier, après la déclaration de politique générale de François Bayrou.
François Bayrou a dit lors de la réunion qu'il n'entendait pas "écarter" le RN ni LFI "de la vie nationale". "Je trouverai les moyens de les faire participer au travail que nous avons à faire", a dit le Premier ministre selon des propos rapportés par son équipe.
Le Premier ministre ne recueille que 36% de satisfaction selon un sondage Ifop pour Sud Radio jeudi, contre 52% et 53% pour ses prédécesseurs Michel Barnier et Gabriel Attal, à leurs débuts à Matignon.