Les rebelles houthis au Yémen ont revendiqué une attaque au missile vendredi contre l'aéroport de Tel-Aviv, au lendemain de frappes israéliennes meurtrières sur des sites contrôlés par ces rebelles dont l'aéroport de Sanaa.
Dans un communiqué, les Houthis ont affirmé avoir tiré un missile en direction de l'aéroport de Tel-Aviv (centre d'Israël), et attaqué avec des drones la ville de Tel-Aviv et un navire en mer d'Arabie. "L'agression israélienne ne fera qu'accroître la détermination du peuple yéménite à continuer de soutenir le peuple palestinien", ont-ils dit.
En Israël, l'armée a affirmé qu'un missile lancé depuis le Yémen avait été intercepté avant de traverser le territoire israélien. Des sirènes d'alerte ont été déclenchées dans plusieurs secteurs du centre d'Israël en raison de la possibilité de chute de débris après l'interception.
Les attaques des Houthis surviennent après des frappes israéliennes jeudi sur des sites contrôlés par les rebelles, dont l'aéroport de Sanaa et une centrale électrique à Hodeida (ouest), selon les insurgés qui ont dénoncé "un crime". Six personnes ont péri dans les raids au Yémen dont quatre à l'aéroport de Sanaa, d'après les Houthis.
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, était à l'aéroport de Sanaa au moment du bombardement et a fait savoir sur X qu'il était "sain et sauf". Un membre de l'équipage de son avion a toutefois été blessé.
L'armée israélienne a confirmé des raids jeudi contre des "cibles militaires", au lendemain d'attaques au missile et au drone des Houthis contre Israël.
- "Axe du mal iranien" -
Les rebelles, qui contrôlent de vastes pans du Yémen en guerre dont la capitale Sanaa, sont soutenus par l'Iran, ennemi juré d'Israël.
Depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, ils ont lancé de nombreuses attaques contre Israël, en "solidarité" avec les Palestiniens.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a averti que son pays continuerait à frapper les Houthis "jusqu'à ce que le travail soit fini". "Nous sommes déterminés à couper cette branche terroriste de l'axe du mal iranien."
Selon un témoin, l'aéroport de Sanaa a été la cible de "plus de six" frappes. La base aérienne voisine d'al-Dailami a aussi été visée.
L'aéroport de Sanaa a été rouvert après une fermeture de plusieurs heures.
Depuis 2022, seule la compagnie nationale yéménite Yemenia assure une liaison commerciale limitée à partir de l'aéroport de Sanaa, avec Amman comme principale destination. Entre 2016 et 2022, il n'accueillait que des vols humanitaires opérés par l'ONU.
Dans la région de Hodeida, une centrale électrique a aussi été touchée par les frappes israélienne.
- "Personne ne pourra nous échapper" -
L'armée israélienne a précisé avoir visé également les centrales électriques d'Hezyaz et Ras Katanib" ainsi que "des infrastructures militaires dans les ports de Hodeida, Salif et Ras Katanib, sur la côte ouest".
"Nous allons traquer tous les dirigeants houthis, les frapper comme nous l'avons fait ailleurs. Personne ne pourra nous échapper", a menacé le ministre de la Défense Israël Katz.
Les rebelles s'en prennent aussi aux navires liés selon eux à Israël, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, malgré les frappes de représailles sur leur territoire également menées par l'armée américaine.
Ils font partie de ce que l'Iran appelle l'"axe de la résistance" face à Israël, qui regroupe aussi le Hamas, des groupes irakiens ou le Hezbollah libanais.
Lundi, Benjamin Netanyahu a dit avoir demandé à l'armée de "détruire les infrastructures" des rebelles, dont un missile avait fait deux jours plus tôt 16 blessés à Tel-Aviv, dans le centre d'Israël.
La plupart des attaques houthies contre Israël ont été contrées ou n'ont provoqué que des dégâts matériels. Mais en juillet, un civil israélien a été tué à Tel-Aviv par l'explosion d'un drone tiré du Yémen. Israël a également riposté par des frappes meurtrières sur Hodeida.
Les Houthis ont pris le contrôle de la capitale yéménite en 2014 après une offensive fulgurante, déclenchant un conflit sanglant avec le gouvernement reconnu par la communauté internationale.
G.Radhakrishnan--BD