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Bombay Durpun - "Pas un centime" d'argent libyen dans sa campagne, jure Sarkozy à son procès
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"Pas un centime" d'argent libyen: Nicolas Sarkozy a juré pour sa première prise de parole devant le tribunal au procès des soupçons de financement libyen de sa campagne 2007 qu'il n'avait "rien" à se reprocher, et qu'il n'y avait "rien" dans le dossier.
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Premier à prendre la parole à la barre, Nicolas Sarkozy commence, solennel. "Dix années de calomnie, 48 heures de garde à vue, 60 heures d'interrogatoire".
Au total, dit-il, "10 ans d'enquête" où on a fait le "tour de la terre" pour entendre divers témoins et chercher des preuves. Et au final, "on a trouvé quoi ? : Rien", s'emporte-t-il plusieurs fois.
"Rien, me concernant", précise l'ex-chef de l'Etat, qui est jugé au côté de 11 personnes, dont les trois anciens ministres Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth (ce dernier est absent à l'audience du jour).
L'ancien président de la République, 69 ans, parle "pour que chacun comprenne bien" et assure à la présidente Nathalie Gavarino qu'il répondra "à toutes les questions". "Comme je l'ai toujours fait, j'ai toujours assumé mes responsabilités et je compte bien le faire pendant ces quatre mois" d'audience, ajoute-t-il.
En costume sombre, chemise blanche et cravate noire, Nicolas Sarkozy parle pendant une quinzaine de minutes, prenant comme c'est devenu son habitude au fil de ses procès, son auditoire à partie.
Il évoque le contexte général, cite plusieurs fois ses discussions "avec Barack Obama", l'ancien président américain. Et détaille les trois "catégories d'escrocs" qu'il a identifiées dans ce dossier : d'abord les anciens du "clan Kadhafi", qui ont été les premiers à évoquer l'hypothèse d'un financement libyen juste avant la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, chassé par des rebelles notamment soutenus par la France qu'il dirigeait.
- "Colère" -
Il fustige ensuite "ceux qui ont fabriqué" la note libyenne évoquant un accord de financement à hauteur de 50 millions d'euros publiée par Mediapart pendant l'entre-deux-tours de la présidentielle 2012 - "Quelle étrange coïncidence !". Un "faux grossier", martèle-t-il encore, avec les grands moulinets des bras auxquels il a habitué les prétoires.
Et enfin le sulfureux intermédiaire libanais Ziad Takieddine - prévenu au procès mais en fuite - et ses "16 versions" au cours de l'enquête. "Je ne sais pas pourquoi cet individu me poursuit d'une haine tenace".
"L'argent de la corruption est le grand absent de ce procès et pour une raison simple: il n'y a pas d'argent de la corruption car il n'y a pas eu de corruption du candidat", conclut l'ancien chef de l'Etat. "Y a de quoi avoir la colère", justifie-t-il entre deux envolées.
Jugé jusqu'au 10 avril pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, M. Sarkozy encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d'amende, ainsi qu'une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu'à cinq ans.
Au Parquet national financier (PNF) avec qui il n'a jamais été tendre ces dernières années - il s'est aussi déjà écharpé avec les procureurs au premier jour de l'audience lundi - il lance, comme pour s'excuser: "Chacun y met son coeur".
"Je n'ai aucun compte à régler et certainement pas avec l'institution dont je sais pourtant qu'une partie m'a violemment combattu lorsque j'étais président. Naïf ou enthousiaste, je fais confiance", dit enfin celui qui a régulièrement nommément mis en cause des magistrats dans les multiples procédures judiciaires le visant.