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Bombay Durpun - Pour réduire le "surendettement" français, des pistes d'"économies importantes" encore floues
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François Bayrou a promis mardi, sans les détailler concrètement, des "économies importantes" pour réduire le lourd "surendettement" de la France, contrainte de revoir ses prévisions de croissance et de déficit public pour 2025.
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Dans son discours de politique générale prononcé devant une Assemblée nationale électrisée, le nouveau Premier ministre a appelé la France à "adopter sans tarder" les budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale, dont le pays est dépourvu en raison de la censure du gouvernement précédent en décembre.
"Cette précarité budgétaire, nous la payons tous au prix fort", a-t-il lancé, alors que la France a déjà vu sa note dégradée par l'agence de notation Moody's la nuit-même suivant sa nomination comme Premier ministre, le 13 décembre.
Mais face à la situation dégradée des finances publiques, "une épée de Damoclès" pour le pays dont il a attribué la responsabilité à tous les partis dans la majorité comme l'opposition, le chef de gouvernement est resté très flou sur les contours des économies souhaitées comme sur les impôts qui toucheraient grosses entreprises et riches particuliers.
Cancre de la zone euro, avec le troisième ratio d'endettement le plus élevé derrière la Grèce et l'Italie, la France vise désormais un déficit public de 5,4% du PIB en 2025 (contre 5% pour le précédent gouvernement). L'objectif est maintenu de le ramener en 2029 au maximum de 3% prévu par les règles européennes.
- Croissance en berne -
En 2024, le déficit public devrait atteindre 6,1% du PIB, un gros dérapage qui vaut à la France d'être épinglée par Bruxelles pour déficit excessif. A fin septembre, la dette publique atteignait 113,7% du PIB à 3.303 milliards d'euros.
Dans le même temps, la prévision de croissance du gouvernement est abaissée à 0,9% cette année, et alignée sur celle de la Banque de France, contre 1,1% avant la censure.
Le ministre de l'Economie, Eric Lombard, avait indiqué début janvier viser un effort budgétaire de 50 milliards d'euros en 2025, qui s'appuierait principalement sur des économies plutôt que des hausses d'impôts.
François Bayrou a promis "des économies importantes" pour y parvenir. Un effort financier de 2,2 milliards d'euros sera demandé aux collectivités locales.
A rebours de ces économies cependant, il a renoncé à la mesure de déremboursement de médicaments qui avait déjà été abandonnée par Michel Barnier sous la pression du RN.
- "Le compte n'y est pas" -
Concernant la fiscalité, M. Bayrou a estimé que les entreprises devaient être "prémunies contre des augmentations exponentielles d'impôts et de charges". Son prédécesseur ambitionnait une surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, censée rapporter 8 milliards d'euros.
Il n'a pipé mot sur une éventuelle taxe visant les hauts revenus, inapplicable dans la forme qui était envisagée par M. Barnier en raison des règles empêchant la rétroactivité. L'idée ne serait pas pour autant abandonnée et pourrait faire l'objet d'une loi fiscale séparée.
M. Bayrou a tout de même affirmé dans la soirée que le gouvernement travaillait sur une "taxe anti-optimisation pour les hauts patrimoines" qui pourrait figurer dans le projet de budget 2025.
Pour gagner du temps, le gouvernement a souhaité que l'examen du projet de budget de l'Etat pour 2025 reprenne mercredi au Sénat, là où il avait été interrompu par la censure.
Pour éviter le même sort, il avait engagé la semaine dernière des discussions serrées avec la gauche (hors LFI), qui réclame a minima une suspension de la réforme des retraites. M. Bayrou a consenti à la revisiter, tout en prévenant qu'elle serait maintenue si les partenaires sociaux échouaient à s'entendre.
Pour le patron des socialistes Olivier Faure, le PS censurera jeudi le gouvernement sauf s'il obtient "une réponse claire" sur son exigence de soumettre quoi qu'il en soit au Parlement la question des retraites.
Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a raillé des concessions "grotesques" accordées au PS, allié des Insoumis au sein de l'alliance chancelante du NFP.
Du côté des organisations patronales, la première d'entre elles, le Medef, a salué "le volontarisme économique" du discours et assuré qu'il participerait de façon "constructive" aux discussions sur les retraites. Son de cloche identique à la CPME, qui a toutefois réclamé que "les actes suivent", "et vite".
Le Premier ministre a par ailleurs prôné un allègement de "la bureaucratie" et une simplification de la vie économique, et annoncé la création d'un fonds spécial "entièrement dédié à la réforme de l'État"