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Bombay Durpun - Deuxième jour de trêve à Gaza, après un premier échange d'otages contre des prisonniers
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Israël a relâché lundi 90 détenus palestiniens, quelques heures après le retour dans leur pays de trois otages israéliennes libérées par le Hamas au premier jour d'un cessez-le-feu fragile visant à mettre fin à 15 mois de guerre à Gaza.
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Dès les premières heures de la trêve dimanche, l'aide humanitaire a afflué dans le territoire palestinien en ruines, où 630 camions sont entrés dans la journée, selon l'ONU, dont 300 destinés au nord de la bande de Gaza.
Les trois femmes libérées après 471 jours de captivité ont retrouvé leurs proches et ont été hospitalisées "dans un état stable", selon un médecin.
Une foule en liesse a acclamé le passage des bus sur une route de Beitunia, près de la prison d'Ofer.
- "Seulement des ruines" -
Dès que les armes se sont tues, des milliers de déplacés palestiniens ont pris la route dimanche dans la bande de Gaza, au milieu d'un paysage apocalyptique de ruines et d'immeubles éventrés.
"Nous sommes finalement chez nous. Il n'y a plus de maison, seulement des ruines. Mais c'est notre maison", a témoigné Rana Mohsen, une femme de 43 ans rentrée à Jabalia, dans le nord du territoire.
Même scène à Rafah, tout au sud. "Nous n'avons même pas pu trouver l'emplacement exact de nos maisons" en raison de "l'ampleur des destructions", a raconté Maria Gad El Haq, déplacée elle aussi par la guerre comme la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de Gaza.
La trêve est entrée en vigueur à la veille de l'investiture du président américain Donald Trump, qui a exercé une intense pression sur Israël pour qu'un accord soit conclu avant son arrivée à la Maison Blanche.
L'accord en trois phases conclu le 15 janvier par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte nourrit l'espoir d'une paix durable dans le territoire palestinien, où la guerre avait été déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sanglante du Hamas dans le sud d'Israël.
Durant une première phase de 42 jours, 33 otages israéliens retenus à Gaza doivent être libérés en échange d'environ 1.900 Palestiniens détenus par Israël, et l'armée israélienne doit se retirer d'une partie du territoire.
- Prochaine libération samedi -
"Après 471 jours Emily est finalement de retour", a témoigné sa mère, Mandy Damari, mais "pour beaucoup trop d'autres familles l'attente impossible continue".
Le porte-parole de l'armée, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que "trois ou quatre femmes enlevées" seraient "libérées chaque semaine".
Un haut responsable du Hamas a indiqué à l'AFP que la prochaine libération aurait lieu samedi.
"D'autres familles attendent avec anxiété le retour de leurs bien-aimés", a souligné la présidente du CICR, Mirjana Spoljaric, en appelant toutes les parties à "respecter leurs engagements, afin d'assurer que les prochaines opérations se déroulent en toute sécurité".
"L'attente était extrêmement difficile. Mais grâce à Dieu, nous étions certains qu'un jour nous serions libérés", a confié la journaliste Bouchra al-Tawil, une Palestinienne emprisonnée en mars 2024, qui faisait partie du premier groupe de prisonniers libérés, majoritairement composé de femmes et d'enfants.
- "Atteindre un million de personnes" -
Durant la première phase de la trêve sera négociée la deuxième phase, qui doit permettre la fin définitive de la guerre et la libération des derniers otages, avant la dernière étape portant sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts en captivité.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a prévenu qu'Israël se réservait "le droit de reprendre la guerre si besoin".
La branche armée du Hamas a affirmé que la trêve dépendait du "respect des engagements" par Israël.
La trêve s'accompagne d'un afflux de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, soumise par Israël à un siège total depuis le début de la guerre, avec un objectif de 600 camions par jour.
"Après 15 mois de guerre, les besoins humanitaires sont pharamineux", a souligné le chef du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Tom Flechter.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées, 91 restent otages à Gaza, dont 34 mortes selon l'armée israélienne.
Au moins 46.913 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne de représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.