Kylian Mbappé peut tourner la page de son escapade d'octobre à Stockholm et se concentrer sur sa carrière au Real Madrid après la décision jeudi de la justice suédoise de clore l'enquête pour viol révélée par la presse locale.
Le capitaine des Bleus, qui accumule les déboires sportifs et extrasportifs depuis le début de saison, voit ainsi disparaître la menace d'une convocation judiciaire en Suède.
Le parquet suédois avait ouvert le 15 octobre une enquête pour viol pour des faits commis dans un hôtel du centre de Stockholm sans jamais citer de nom de suspect, mais la presse suédoise affirmait que la star du Real était visée par l'enquête.
"Les éléments de preuve recueillis au cours de l'enquête ne sont pas, à eux seuls, suffisants pour poursuivre l'instruction, compte tenu du fait que la partie plaignante ne souhaite plus coopérer à l'enquête", a indiqué dans sa décision de classement sans suite consultée par l'AFP la procureure en charge de l'affaire, Marina Chirakova.
La procureure avait auparavant equissé les raisons de la clôture des investigations.
"Selon mes conclusions, sur la base de ce qui est apparu dans l'affaire, c'est que de nouveaux éléments, y compris l'interrogatoire de la personne (visée par l'enquête, ndlr), ne changeront pas l'état des preuves à ce stade", a-t-elle précisé à l'AFP.
Sans citer le nom du capitaine de l'équipe de France, elle précise que la personne visée par l'enquête n'a "pas été notifiée d'une suspicion de crime".
"Nous avons mené un grand nombre d'interrogatoires dans le cadre de l'enquête", a-t-elle encore précisé à l'AFP, et "il y a eu d'autres types de preuve, en dehors des interrogatoires, dans cette affaire".
"Je ne ferai aucun commentaire", a dit de son côté Petra Eklund, l'avocate de la plaignante, à l'AFP.
Les faits sur lesquels la justice enquêtait ont eu lieu le jeudi 10 octobre dans un hôtel luxueux de Stockholm, le Bank Hotel, où Mbappé et son entourage logeaient, d'après les tabloïds suédois Aftonbladet et Expressen.
L'attaquant français était considéré selon la presse comme "raisonnablement suspect" dans l'enquête préliminaire, soit le degré de suspicion le plus faible prévu par la législation suédoise.
Selon Aftonbladet, une plainte avait été déposée le samedi 12 octobre après que la victime présumée eut reçu des soins médicaux. Un pantalon noir, un haut et une culotte avaient été saisis par la police, selon Expressen.
- "Surpris" et "pas concerné" -
Mbappé avait passé la soirée du 10 octobre avec un groupe de personnes au restaurant Chez Jolie, un établissement de la capitale suédoise, avant de se rendre au club "V", avait révélé Aftonbladet.
Dans cette boîte huppée de la capitale, le joueur et ses proches avaient privatisé une salle où une trentaine de personnes étaient invitées.
Mbappé avait d'abord dénoncé une "fake news" sur les réseaux sociaux, faisant un lien avec son litige financier avec le PSG.
Dans une interview diffusée dimanche sur Canal+, la star, sortie sur blessure lors de son dernier match de Ligue des Champions, avait évoqué sa surprise autour de cette affaire.
"J'ai été surpris. Je suis toujours surpris d'ailleurs. Ce sont des choses qui débarquent, que tu ne vois pas venir. Je n'ai rien reçu, pas de convocation. J'ai lu la même chose que tout le monde. Le gouvernement suédois n'a rien dit. Je ne suis pas concerné", a-t-il répondu, ajoutant n'avoir "aucune idée" de l'identité de la plaignante.
"J'irai, tout simplement", a-t-il dit, interrogé sur ce qu'il ferait dans l'éventualité d'une convocation par la justice suédoise.
"Il faut laisser couler, laisser la justice faire son travail et quand ça va se terminer, chacun réglera ses comptes", a-t-il poursuivi.
L'attaquant français va pouvoir se concentrer sur la suite de sa saison au Real où, après avoir marqué mardi face à l'Atalanta à Bergame, il a dû sortir du terrain en raison d'une douleur aux ischio-jambiers.
P.Mueller--BD