Le quadruple tenant du titre Manchester City affronte samedi Aston Villa avec le moral au plus bas, plombé par cinq défaites en sept matches de Premier League, autrefois le championnat de tous ses exploits, devenu celui de son spectaculaire effondrement.
Les "Citizens" ont créé un empire redouté en Premier League, dont ils ont confisqué six des sept derniers titres. Mais depuis début novembre, l'équipe de Pep Guardiola n'est plus que l'ombre d'elle-même.
Elle n'a gagné qu'une seule rencontre dans l'intervalle et la voilà à la cinquième place avec 27 points avant la 17e journée, coincée entre Nottingham Forest (4e, 28 pts) et Bournemouth (6e, 25 pts).
Le leader Liverpool avec 36 unités, et un match en plus à jouer, apparaît déjà trop loin. A l'inverse, Aston Villa (7e, 25 pts), comme Fulham et Brighton (24 pts chacun), sont bien trop proches.
"Nous assistons aujourd'hui à l'effondrement le plus extraordinaire, de mémoire d'homme, d'une puissante dynastie de football", a tranché The Sun, lundi, au lendemain d'un derby dilapidé.
L'équipe au maillot bleu ciel, chez elle, a encaissé deux buts aux 88e et 90e minutes face au rival historique Manchester United (2-1), pourtant pas franchement menaçant.
En ajoutant la Ligue des champions et la coupe de la Ligue, cela fait huit défaites en onze rencontres pour Guardiola, un des entraîneurs les plus titrés et inspirés du XXIe siècle.
- "Une pâle imitation" -
"City se noie et même le génie Guardiola n'a pas de gilet de sauvetage", a résumé The Daily Telegraph après le derby perdu. C'est la même équipe qu'en 2023 (triplé Premier League, Coupe d'Angleterre et Ligue des champions), avec le blessé Rodri en moins, "mais en termes d'attitude, de rythme et d'exécution, il s'agit d'une pâle imitation".
L'équipe a perdu l'assise défensive qui faisait sa force, sous le poids des blessures ou des baisses de forme, comme celle du capitaine Kyle Walker.
Et le serial-buteur Erling Haaland traverse une période plutôt laborieuse, ce qui fait ressortir toutes les fragilités de l'équipe.
Le N.9 n'a marqué qu'une fois sur les cinq matches de décembre. Sur ses dix dernières apparitions, il n'a fait trembler les filets que quatre fois, un bilan bien éloigné de ses standards habituels.
Or, le Norvégien n'a plus de doublure susceptible de le pousser à l'entraînement, ou de le faire souffler en match, depuis le départ l'été dernier de Julian Alvarez à l'Atlético Madrid.
Avoir vendu l'Argentin, sans le remplacer numériquement, s'est révélé être une grosse erreur. Manchester City pourrait la gommer en partie durant le mercato d'hiver, prévu du 1er janvier au 3 février 2025.
- Calendrier plus aisé -
Vendredi, Guardiola a répété son mantra des dernières semaines: "ce que je veux, c'est retrouver mes joueurs, avoir l'effectif. L'équipe est vraiment bonne, le problème c'est que nous ne l'avons pas eue (au complet)", a-t-il dit.
Le début de crise a coïncidé avec la grave blessure du milieu défensif Rodri. Et l'infirmerie a été occupée par de nombreux autres joueurs ces dernières semaines.
L'entraîneur vient d'enregistrer le retour à l'entraînement de deux défenseurs, Manuel Akanji et John Stones, mais il en a perdu un troisième, Ruben Dias, victime d'une blessure musculaire dimanche et indisponible pour "trois à quatre semaines", a-t-il annoncé.
"A l'heure actuelle, la réalité parle d'elle-même. Je n'ai pas grand-chose à dire. Nous ne gagnons pas les matches, nous devons gagner. Peu importe les circonstances, les problèmes, nous devons le faire et nous ne le faisons pas", a-t-il lancé vendredi.
Après le déplacement à Birmingham, samedi, les "Sky Blues" bénéficieront d'un calendrier plutôt clément. Suivront, dans l'ordre d'apparition: Everton, Leicester, West Ham, Brentford et Ipswich, soit uniquement des équipes de la seconde moitié de tableau.
T.Deshpande--BD