Super-G de Wengen: première pour von Allmen, l'énième fusée suisse / Photo: Marco BERTORELLO - AFP
Confirmant les promesses de son début de saison, le Suisse Franjo von Allmen a ouvert vendredi son palmarès en Coupe du monde en remportant le super-G de Wengen, nouvelle démonstration de la folle densité helvétique en vitesse.
Dossard N.3, le colosse de 23 ans a bouclé en 1 min 47 sec 65 le tracé du Lauberhorn, piste mythique surplombée par l'Eiger sous un ciel sans nuages, avec 10/100e d'avance sur l'Autrichien Vincent Kriechmayr, champion du monde 2021 de la spécialité.
Acclamé par 27.500 spectateurs, l'enfant du pays, né à quelques encablures de la vallée du Lauterbrunnen, partage le podium avec l'un de ses coéquipiers, Stefan Rogentin, troisième à 58/100e.
"C'était une course solide sans grande faute, a commenté von Allmen, au micro de la RTS. Je n'étais pas sûr de moi, mais c'était un bon mix aujourd'hui et tout a bien fonctionné."
Deuxième en décembre des descentes de Val Gardena et Bormio, Von Allmen offre à la Suisse son cinquième succès en sept courses de vitesse cette saison en Coupe du monde masculine, avec les trois descentes disputées et deux des quatre super-G.
Cette domination s'appuie de surcroît sur quatre vainqueurs différents -Justin Murisier, le N.1 mondial Marco Odermatt, Alexis Monney et désormais Franjo von Allmen-, reflet d'une force collective sans pareille.
Dans quelle autre équipe une contre-performance de Marco Odermatt passerait-elle inaperçue? Septième à 1 sec 04, le triple vainqueur du gros globe de cristal n'avait jamais fini au-delà de la 4e place en huit participations à Wengen (sept podiums dont trois victoires), et n'était plus sorti du Top 5 depuis mars 2022 en super-G.
- "2-3 petits fautes" pour Odermatt, 7e -
"Odi", qui a concédé "deux-trois petites fautes", conserve néanmoins la tête du classement de la spécialité, avec 19 points d'avance sur Vincent Kriechmayr, avec trois de ses compatriotes dans les sept premiers.
Il reste nettement en tête du classement général, 192 points devant le Norvégien Henrik Kristoffersen qui ne dispute pas les épreuves de vitesse, et pourra se relancer dès samedi dans la descente de Wengen, où il s'était imposé par deux fois l'an dernier.
Saluant la victoire de von Allmen, Odermatt a rappelé que le Bernois était toujours très rapide: "S'il ne fait pas de fautes, il peut gagner chaque course", a estimé le crack du Nidwald, heureux "de ne pas toujours être dans la lumière".
Vendredi matin, l'un des entraîneurs de l'équipe suisse de vitesse, Valentin Crettaz, expliquait même à la RTS s'être interrogé "tout l'été et cet automne", en voyant ses descendeurs "si proches à l'entraînement".
"Une fois, c'était un qui gagnait les manches, une fois c'était un autre. On s'est posé la question de savoir si on était mauvais, moyen ou si ça allait pas mal. Et je crois que là, on peut vraiment dire qu'on a pris le bon wagon", racontait-il.
Les skieurs français ont été moins performants, seul Nils Allègre finissant dans le Top 20 (20e à 1 sec 92).
Mais ils reprenaient la compétition après la terrible étape italienne de Bormio fin décembre, lors de laquelle leur leader Cyprien Sarrazin -vainqueur l'an dernier du super-G de Wengen et deuxième des deux descentes- s'est gravement blessé à la tête en chutant à l'entraînement.
"On pense à nous, mais on pense avant tout à +Cyp+", a confié mercredi Allègre.
Opéré fin décembre pour drainer un hématome intra-crânien, Sarrazin, N.2 mondial de descente l'an dernier, a été transféré la semaine dernière en rééducation à Lyon (est de la France).
A.Krishnamurthy--BD